Ride & Smile sur le GravelMan Tuscany 2024 !

GravelMan Tuscany 2024

Gravel pluvieux, gravel heureux ! 🚴‍♂️🌧️

Une aventure ça peut vraiment débuter de façon assez simple. « Que dirais-tu de participer aux 350 km de la GravelMan Tuscany 2024 ? » m’a lancé Luc dans le couloir du cinéma, en attendant la soirée cinéma du magazine Cyclist France. « Pourquoi pas, laisse-moi y réfléchir jusqu’à demain. Mais si nous y allons, j’ai une seule condition : dormir au moins une nuit dans un hôtel ou une chambre sur le parcours« , ai-je répondu. Bien entendu, dès le lendemain matin, j’ai accepté. C’était le 9 janvier 2024, la course était prévue pour le 15 mars et c’était ma toute première ultra…

Par la suite, il a fallu prendre quelques décisions. Comment appréhender une course de 350km avec un dénivelé de 7000m, une nuit sur la route,… Des tonnes de questions et au final pas beaucoup de certitudes par manque d’expérience, évidement il faut un peu réfléchir, se documenter et tester. De plus, j’avais eu quelques problèmes de santé au cours des trois derniers mois et je n’avais pas beaucoup roulé.

Pour la partie physique, j’ai saisi cette occasion pour utiliser l’IA ChatGPT afin de concevoir un plan d’entraînement (disponible ici). J’ai également élaboré un plan nutritionnel avec l’aide de l’IA, et tout se déroulait bien. Les semaines d’entraînement s’enchaînaient et ma forme revenait progressivement comme me le confirmait Strava et mon ressenti personnel sur le vélo.

Le 10 février, la malchance a frappé : Luc a attrapé un vilain virus qui a perturbé tout notre programme. Une grosse sortie lui redonne confiance. Cependant, nous avons décidé de faire la course de 120 km au lieu des 350, par mesure de prudence.

Pendant ce temps, je peaufinais la configuration de mon vélo. Steven Le Hyaric nous a envoyé la trace des parcours quelques jours avant la course. Après analyse de la trace, j’ai opté pour une version 2x de mon 3T Exploro, très roulante avec une cassette un peu large à l’arrière pour affronter les Strade Bianche sans trop de difficultés, et des pneus assez fins en 35 pour les portions asphaltées très majoritaires.

Les semaines ont passé et nous voilà à quelques jours du départ pour Florence lorsque mon fils attrape une gastro. Un dilemme moral s’ensuit : devrais-je risquer de contaminer tout le monde? Et si je suis infecté, comment cela se passera-t-il pendant la course? J’ai hésité jusqu’au matin du départ, mais n’ayant aucun symptôme, j’ai finalement pris la décision d’y aller.

Luc est venu me chercher le vendredi en fin de matinée et nous voilà partis ! Nous sommes arrivés en fin d’après-midi, sous un temps menaçant après une route très pluvieuse, redoutant une course sous la pluie.

La soirée s’est déroulée sous une forte pluie. Nous avons partagé un dîner avec les autres participants dans une pizzeria réservée par Steven Le Hyaric, une figure reconnue dans le monde de l’ultra-cyclisme. C’était révélateur de la simplicité de certains grands athlètes, capables de rester accessibles malgré leur renommée. Cette expérience m’a rappelé les dîners modestes à la fin des stages avec Alain Bernard. Nous avons dégusté des pizzas, des pâtes, du tiramisu et des bières italiennes. Ensuite, nous sommes tous allés nous coucher, tandis que la pluie continuait de tomber sans interruption.

Comme d’habitude, il m’a été impossible de dormir dans un endroit que je ne connaissais pas. À 3h50, j’étais toujours en train de me tourner et de me retourner dans mon lit et d’essayer de régler un problème de chauffage émettant un sifflement insupportable. Je finis par m’endormir, mais le téléphone de Luc me réveille sans que je sois vraiment reposé.

Je me suis précipité pour prendre mon petit déjeuner dans le bungalow de l’organisation, où j’ai retrouvé Steven et avons échangé quelques mots sur les défis liés à l’organisation d’événements cyclistes.

Je suis ensuite retourné me préparer, sachant que le départ était 20 minutes plus tard, lorsque ma sacoche de guidon Géosmina a cédé pendant le remplissage. La couture au niveau de la fermeture se déchirant avec une partie du sac… Pour info, Mohawk’s l’importateur m’en a renvoyé une neuve quelques jours plus tard 😊.

Heureusement, Luc m’a dépanné en me prêtant sa sacoche de rechange. J’ai fini par arriver en retard sur la ligne de départ, un vrai coup de malchance. Dans la précipitation, j’ai même oublié de charger la dernière trace dans mon GPS. Je l’ai fait plus tard en roulant, et me voilà parti sur les routes de Toscane sous une pluie battante avec Luc et Jacques un cycliste de la Vésubie rencontré la veille !

Le commencement de la course a été marqué par plusieurs belles montées et des descentes rapides sur un bitume gorgé d’eau. Le désagrément de la pluie c’est qu’elle s’infiltre partout, nous laissant complètement trempés en à peine 100 mètres.

Partis en retard en raison de ma sacoche de guidon, nous avons rapidement rattrapé un duo de cyclistes, Antoine et Damien, venant de Bordeaux, empruntant le même tracé que nous. L’un d’entre eux était débutant, illustrant parfaitement le fait que la seule volonté peut suffire à sortir de sa zone de confort ! Nous sommes restés ensemble jusqu’à la troisième montée, où les efforts de ce dernier ont commencé à devenir trop éprouvants. Son compagnon de route a décidé de l’accompagner jusqu’à la fin de la course. À un moment donné, j’ai perdu de vue mes deux compagnons alors qu’ils ont pris une piste avec une pente de plus de 20%, tandis que je continuais sur la route principale.

En les cherchant du regard, j’ai réalisé que j’avais chargé dans mon GPS le trajet routier au lieu du parcours gravel que mes compagnons devaient suivre. J’ai donc pris la décision de poursuivre jusqu’au prochain croisement des deux itinéraires.

Après avoir rechargé la bonne trace et attendu mes collègues, la pluie s’intensifiait et le froid devenait de plus en plus difficile à supporter. J’ai finalement décidé de suivre la trace sans forcer, convaincu que mes collègues me rattraperaient rapidement.

C’est Jacques qui m’a rattrapé en premier, prenant à toute vitesse une descente très accidentée. Nous avons fait une pause dans un cimetière pour remplir nos bidons avant d’affronter un tronçon de route recouvert de béton, indiquant souvent une pente de plus de 20%…

Cette montée s’est avérée être la plus difficile pour moi lors de cette sortie. Une fois en haut, Jacques a choisi de continuer seul tandis que Luc m’attendait pour que nous poursuivions notre aventure ensemble. Cette partie était plus agréable, avec des descentes rapides alternant avec des montées sur des chemins typés gravel. Cependant, la pluie a un peu gâché le plaisir car les paysages toscans étaient complètement cachés par les nuages et la pluie ne cessait de tomber drue. Notre premier arrêt avec Luc s’est fait dans un café typiquement italien, où un petit ristretto pris au comptoir m’a fait un bien fou.

Nous avons poursuivi notre trajet en alternant entre des descentes rapides et des montées techniques, lorsque nous avons découvert une petite merveille de boulangerie italienne à San Giovanni Valdarno, située à environ 70 km de notre point de départ. Je vous conseille vivement cette boulangerie pour son vaste assortiment de snacks salés italiens et de pâtisseries délicieuses. Après 25 minutes de pause, le redémarrage fut un peu rude 🤣.

Nous avancions au-delà de la moitié du parcours et une certaine frustration commençait à m’envahir : où étaient donc les fameuses Strade Bianche ? Nous n’avions pas encore emprunté une seule de ces pistes depuis le début, seulement quelques tronçons de gravel et des sentiers hors-route sans grande beauté. Où se cachaient-elles ? Plus bas vers Sienne peut-être? Nous en avions bien aperçu deux en passant au-dessus. Cependant, j’espérais toujours avoir l’occasion d’en emprunter une avant la fin du parcours.

Plus la course avançait et plus je me souvenais d’un des slogans de la course: « Start with legs, finish with mental« . En effet, la dimension mentale devenait de plus en plus importante car physiquement, j’étais de plus en plus éprouvé par la succession de ces montées abruptes, avec des passages systématiques à plus de 10%.

À environ 20 kilomètres de l’arrivée, la pluie décide enfin de faire une pause. Damien, l’un des deux cyclistes rencontrés au début de notre trajet, finit par nous rejoindre. Les paysages s’éclaircissent enfin et nous offrent des panoramas à couper le souffle ! C’est un soulagement bienvenu après plusieurs heures de pluie incessante. Ce sera aussi la première et dernière piste blanche que nous prendrons de la journée, même si elle n’était pas répertoriée comme « Strade Bianche » officielle.

Malgré la fatigue, l’arrivée se fera quand même au sprint entre Luc, Damien et moi-même !

Pour ma part, je suis parvenu à accomplir mon objectif principal : devenir un finisher d’une épreuve GravelMan ! C’était mon objectif principal pour cette course, bien que nous ayons dû raccourcir la distance initialement prévue. Je suis ravi d’avoir eu l’occasion d’explorer cette région magnifique, même si je regrette de ne pas avoir pu emprunter les Strade Bianche officielles. Il semble que je doive revenir pour cela. De plus, il faudra envisager de revenir pour réaliser une trace plus longue, au moins la distance de 350 km comme nous l’avions initialement planifié, afin de vraiment plonger dans l’univers de l’ultra-cyclisme.

Je souhaite exprimer toute ma gratitude à Steven Le Hyaric et à son équipe pour leur chaleureux accueil et pour avoir assuré l’organisation impeccable de cette course. Ça donne envie de recommencer!

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